Gouvernance globale et utilisation des connaissances pour l’action Une revue de la portée interdisciplinaire des écrits

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Amandine Fillol
Valéry Ridde

Résumé

Le contexte mondialisé offre des défis à l’étude des enjeux sociaux, notamment de pouvoir, impliqués dans la production, la valorisation et l’utilisation des connaissances pour les actions collectives de la gouvernance globale. Une revue de littérature interdisciplinaire suivant une démarche systématique (revue de la portée des écrits ou scoping review) a permis de recueillir les différentes approches en sciences sociales pour étudier les liens entre la gouvernance globale et les processus de production, de valorisation et d’utilisation des connaissances explicites pour les actions collectives dans un contexte mondialisé. Quatre façons d’étudier ce lien ont été recensées. En premier lieu, il y a l’angle d’observation des organisations internationales et de leur mode d’influence sur les discours, les pratiques et les façons de penser. En deuxième lieu, il y a la perspective des processus de confrontation des systèmes de connaissances des acteurs dans les débats ou actions collectives, et la question de la démocratie épistémique. En troisième lieu, la perspective des indicateurs quantitatifs (par ex. le pourcentage d’utilisation de la contraception moderne dans un pays) comme des « technologies de la gouvernance globale » permet d’observer que, sous le couvert d’objectiver des réalités sociales, ils reproduisent les structures de pouvoir de la gouvernance globale en rendant possible des mécanismes de surveillance à distance. En quatrième lieu, des auteurs décrivent plusieurs approches théoriques ou champs de recherche pour étudier l’utilisation des connaissances scientifiques (un type de connaissance explicite) dans les actions. Ces quatre approches mettent en avant l’importance des déterminants souples (soft determinants) et des enjeux de pouvoir implicites dans la production, la valorisation et l’utilisation des connaissances dans un contexte de gouvernance globale.

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Recension
Bibliographies de l'auteur-e

Amandine Fillol, Université de Montréal et Institut de recherche pour le développement

Ecole de santé publique de l'université de Montréal. Département de médecine sociale et préventive. Montreal, QC, Canada. Candidate au doctorat en santé mondiale. 

Centre Population et Développement (Ceped), Institut de recherche pour le développement (IRD) et Université de Paris, Inserm ERL 1244, Paris, France. Coordinatrice scientifique du projet Unissahel.

Valéry Ridde, Institut de recherche pour le développement

Centre Population et Développement (Ceped), Institut de recherche pour le développement (IRD) et Université de Paris, Inserm ERL 1244, Paris, France. Directeur de recherche.